Cette Journée Mondiale de la Vie Sauvage, instituée par l’ONU depuis 2014, est une nouvelle occasion de mettre un coup de projecteur sur les espèces menacées et tenter de trouver des solutions pour les sauvegarder.Actuellement, plus de 8400 espèces faunistiques et floristiques sauvages sont en danger critique d’extinction et près de 30 000 autres sont considérées comme en danger ou vulnérables selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

La perte continue d’espèces, d’habitats et d’écosystèmes menace toute vie sur Terre, y compris la nôtre. En effet, partout dans le monde, les Hommes dépendent de la biodiversité floristique et faunistique et du bon équilibre des écosystèmes pour répondre à tous leurs besoins : de la nourriture au carburant, en passant par les médicaments, les vêtements et même les logements.

2022 – Récupérer des espèces clés pour la restauration des écosystèmes

Cette année, le thème de cette journée est : « Récupérer des espèces clés pour la restauration des écosystèmes ». Une espèce est dite « clé de voûte » lorsque sa présence est indispensable à l’existence même d’un écosystème, non pas par son effectif, mais par l’action qu’elle exerce sur les comportements et/ou les effectifs des autres espèces qui composent cet écosystème.

Zoom sur une espèce « clé » hébergée la Réserve Africaine de Sigean

Le Vautour de Rüppell (Gyps rueppelli) en est un parfait exemple. Cet oiseau nécrophage (qui se nourrit d’animaux morts) a un rôle écologique indispensable dans les biotopes africains riches en grands mammifères : c’est un véritable équarisseur naturel ! En nettoyant les carcasses, il évite la prolifération de germes pathogènes et la contamination de l’eau et des sols par ces derniers, et limite la propagation des maladies contagieuses.

Malheureusement, les braconniers empoisonnent souvent les carcasses des animaux qu’ils ont abattus (Rhinocéros, Éléphants…) pour supprimer les vautours dont la présence alerte les rangers. De plus, outre les médicaments vétérinaires utilisés pour le bétail qui sont fatals aux vautours (Diclofénac), certains éleveurs empoisonnent les carcasses de bétail pour éliminer certains prédateurs (Lions, hyènes, lycaons…), impactant également les vautours. En moins de 60 ans, la population du Vautour de Rüppell a chuté de 97% ! Avec moins de 22 000 individus, ce rapace est actuellement classé en Danger Critique d’extinction (CR) par l’UICN.

Pour la sauvegarder, les parcs zoologiques ont intégré cette espèce dans un « EEP » (EAZA Ex-situ Program), un programme d’élevage européen en parcs animaliers. Par le biais de recommandations d’élevage et d’échanges entre parcs, cet EEP vise à maintenir les populations de Vautour de Rüppell en parc animalier en bonne santé, avec une diversité génétique maximale. L’objectif à long terme est de pouvoir réintroduire cette espèce en Afrique de manière à renforcer les populations naturelles.